Carte d’identité
Il a chaussé son plus beau bob en cette dernière semaine de vacances, il est même sans doute parti avec vous (je l’espère) sous les parasols, mais le connaissez-vous vraiment? Avant d’aborder ses problèmes -il en a bien souvent- il était temps de vous présenter, le microbiote.
Longtemps appelé « flore », le microbiote est l’ensemble des micro-organismes vivant dans un environnement spécifique. Nous comportons le microbiote cutané, bucco-dentaire, pulmonaire, vaginal et le plus important de tous, le microbiote intestinal.
Du haut de ces 100 000 milliards de micro-organismes (1 à 3 kg !) il est considéré comme un organe à part entière. C’est donc celui-ci qui nous intéressera particulièrement aujourd’hui. Selon le pH de la portion, les germes n’y sont pas présents de manière uniforme. Ce pH est très important car un changement significatif causerait un déséquilibre du microbiote.
Le microbiote intestinal est complexe mais on peut le répartir en deux groupes :
- La flore de fermentation (fermentation des glucides)
- La flore de putréfaction (décomposition des protéines)
De quoi est-il composé?
Le microbiote est propre à chacun et nous vivons en symbiose avec lui. Nous en tirons profit autant qu’il profite de nous. En quelque sorte, nous lui offrons le gîte et le couvert contre services rendus. On y trouve bactéries, archées, phages, levures, parasites et virus.
Notons 3 composantes :
- Le microbiote dominant (stable, fixé aux parois) : 99%
- Le microbiote sous dominant (variable) : 0,9%
- Le microbiote fluctuant (de passage) : 0,1%
Les germes pathogènes sont présents mais sous dominants. Ils sont gardés sous contrôle par le microbiote dominant qui joue alors un rôle de barrière mais restent une menace en cas de perturbation de cette dernière.
Comment s’installe-t-il?
Premier contact
- Les enfants nés par voie basse entrent en contact avec les bactéries vaginales et intestinales de la mère puis des germes de l’environnement.
- Les enfants nés par césarienne héritent d’un microbiote plus proche de celui de la peau.
Progressivement, après la naissance
- Par l’air, les draps, la peau des parents, le lait maternel
- Puis par la diversification alimentaire
Quels sont ses rôles?
Métabolique :
- Son rôle premier est purement digestif, en complétant le travail des sucs et des enzymes digestives.
- Il produit des métabolites (composés organiques intermédiaires ou issus du métabolisme) qui seront assimilés par les parois intestinales et utilisés par tout l’organisme.
Ces métabolites joueraient un rôle important dans différents métabolismes en agissant directement sur les tissus endocriniens, le système nerveux entérique, immunitaire, l’hypothalamus ou le foie, en participant grandement à l’homéostasie. C’est pourquoi les scientifiques le considèrent comme un organe à part entière.
Immunitaire :
L’intestin est la plus grande surface de contact avec les éléments extérieurs. Il est donc une porte d’entrée pour les virus, bactéries, et parasites. Nous avons donc développé un système immunitaire intestinal reposant sur :
- Le pH : l’acidité de l’estomac détruit une grande partie des germes arrivant dans le système digestif.
- Le mucus : qui protège la muqueuse intestinale
- La barrière intestinale : Les cellules de la muqueuse intestinale associées à la couche de mucus forment une barrière protectrice. La qualité des jonctions serrées de cette barrière détermine sa perméabilité.
Axe intestin / Cerveau :
Comment ils communiquent? Les bactéries intestinales (soit par les métabolites qu’elles produisent, soit par certaines protéines) atteignent le cerveau par voie sanguine, par voie nerveuse, par le système immunitaire et endocrinien de l’intestin.
- La régulation de l’appétit : Les sensations de faim et de satiété sont régulées par le cerveau qui échange en permanence avec l’intestin, l’estomac (qui est également impliqué dans le circuit cérébral de la récompense) et le pancréas. Les bactéries intestinales pourraient donc influencer notre comportement alimentaire.
- Dans la réponse au stress : Le microbiote joue un rôle important dans nos réponses émotionnelle au stress. Selon bien des études, un microbiote déséquilibré serait souvent responsables de troubles comme l’anxiété et la dépression.
Notre composition bactérienne est relativement stable, elle va cependant évoluer au cours de notre vie selon :
- L’âge et les changements hormonaux
- L’alimentation
- L’exercice physique
- Les stress répétés
- Le respect du rythme circadien
- Les maladies
- La consommation répétée de certains médicaments et antibiotiques
Nous savons à présent que le microbiote est essentiel pour notre santé et que ses variations ne sont pas sans conséquences. La naturopathie veillera à soutenir le meilleure équilibre de chacun et d’accompagner ses déséquilibres de l’origine aux conséquences.