Soupirer est un acte qui nous semble d’une facilité évidente, inné et sans réel intérêt. Tout le monde soupire.
Cependant, ce phénomène qui reste en partie un mystère pour la science pourrait nous offrir plusieurs bienfaits.
Je vous propose aujourd’hui de revisiter les soupirs en conscience et avec une certaine « discipline » dans une découverte de relaxation éclair.
Pourquoi soupirons-nous?
D’un point de vue purement fonctionnel, le soupir est directement associé à un relâchement psycho-corporel. Il survient aussi par agacement, ennui, lassitude ou désœuvrement … (« Cœur qui soupire n’a pas ce qu’il désire »).
On dit qu’il exprime une transition de la tension au repos (besoin de changement).
Il semble participer à une régulation neurovégétative (comme une pause en faveur du système nerveux parasympathique) et gazeuse (afin d’éliminer un trop-plein de gaz carbonique, surtout après un temps trop long d’hypoventilation comme dans une atmosphère confinée ou une longue période d’attention soutenue).
Quels sont les bénéfices de cet exercice?
- C’est un exercice très facile et rapide pour s’accorder une mini pause apaisante
- Il peut être une bonne entrée en matière pour les personnes en manque d’ancrage.
- Il est idéal à pratiquer si l’on travaille au bureau, sur écran, chez soi ou lors de longs trajets.
- Il aide à se détacher des crispations involontaires (micro-contractures) qui s’accumulent pendant la journée.
- Il stimule le système nerveux parasympathique
- Ses effets peuvent être décuplés en associant les soupirs à « l’abandon conscient » d’une émotion négative.
En principe
Dans le cadre de cet exercice de mini pause relaxation , il s’agit donc de soupirs conscients d’ancrage qui auront le rôle de « signe-signal », c’est-à-dire d’un geste devenant à force de régularité un réel réflexe conditionné positif .
L’attitude psychologique associée à ces moments sera bien évidemment tout aussi importante. Ajouter une émotion apaisante et sereine veillera à engager corps et esprit ensemble pour un résultat optimal.
Bien soupirer
Pour débuter, certains auront le soupir trop timide, dans la retenue, dans le contrôle ou à l’opposé, dans la force. À l’image d’un élastique en tension que l’on couperait soudainement, soupirer en conscience est un « savoir-non-faire » qui demande un peu de souplesse.
« Pratiquer correctement un soupir suppose un relâchement complet et très agréable de l’expiration, par la bouche, sans retenue aucune, et suivi d’une pause (apnée passive, souffle non bloqué ou retenu) de quelques secondes » (D. Kieffer).
Vous avez peut-être déjà observé un chat en plein sommeil, et (sans l’avoir réveillé) pris délicatement sa patte avant de la relâcher. Elle est comme désarticulée, lourde et sans aucune tension. Vous pouvez vous exercer à faire de même avec vos épaules, le soupir conscient se pratique avec précisément cette même pesanteur.
En pratique
Soupirez 3 fois de suite, à différents moments de la journée (entre deux activités réalisées, sous la douche, en attendant votre bus, avant de dormir etc).
Associez si possible ces instants à des pensées sereines. Voici quelques exemples pour vous guider selon votre sensibilité.
- Physique : Inspirez sur la contraction et relâchez (soupir) sur la détente.
- Émotionnel : Je soupire en laissant colère, impatience, tristesse.
- Transpersonnel : Répétez-vous « En conscience, je me confie ; en confiance, je m’abandonne ».
N’oubliez pas, l’efficacité de ce type de relaxation est toujours lié à la conscience qu’on lui accorde et à la régularité de sa pratique.
Il me reste à vous souhaiter de bons soupirs.
Je vous propose aujourd’hui de revisiter les soupirs en conscience et avec une certaine « discipline » dans une découverte de relaxation éclair.
Source principale : "Tout savoir sur la respiration" D. Kieffer (Jouvence, 2019)